Il s’agit de décrire le phénomène de « sur-confiance » par lequel des personnes non qualifiées dans un domaine se montrent incapables de reconnaître leur incompétence. C’est ce qu’on appelle l’effet Dunning-Kruger, biais cognitif dans un cycle d’apprentissage.

Messieurs DUNNING et KRUGER ont étudié cette question de la « sur-confiance » sur la base d’un fait divers de 1995 : le braquage de deux banques par un certain Mc Arthur Wheeler, en plein jour et à visage découvert mais recouvert de jus de citron… Le voleur pensait qu’à l’image des caméras de surveillance, le jus de citron le rendrait invisible ! Comme l’encre sympathique, si ça marche sur du papier, ça marche sur moi ! Sans commentaire !

C’est ce phénomène qui nous amène à penser que nous en savons assez pour agir, à surestimer nos compétences. Mais  parfois cela est bénéfique sinon nous ne tenterions jamais d’expériences nouvelles !

On appelle aussi cela l’ultracrépidarianisme.

De la montagne de la stupidité à la vallée de l’humilité

La courbe illustre la relation entre la compétence et l’auto-évaluation de ses compétences. Ceux qui en savent le moins sont convaincus de leur aptitude à affronter les problèmes.

Ceux qui en savent un peu plus s’aperçoivent qu’ils ne savent rien et les experts finissent par faire la part des choses entre ce qu’ils savent et ce qu’ils ne savent pas. On a joliment nommé ces trois phases : montagne de la stupidité, vallée de l’humilité, plateau de la consolidation.

La courbe représente en ordonné (verticale) le niveau de ce que l’on pense savoir sur un sujet et en abscisse (horizontale) la réalité objective de nos compétences.

On atteint « la montagne de la stupidité » lorsque l’on commence à comprendre quelque chose, qu’on pense avoir bien cerné le sujet mais qu’on ne se rend pas encore compte qu’il nous reste encore énormément à apprendre. On prend alors conscience qu’on ne sait pas et cela nous permet de « descendre » dans « la vallée de l’humilité.

Enfin, si on continue d’apprendre sur le sujet en question, on remontera doucement la pente pour finalement conclure que l’on n’est pas omniscient sur le sujet mais plus connaisseur, habile qu’au début de l’apprentissage.

L'effet Dunning-Kruger n'est pas de la mauvaise foi : c'est un biais cognitif

Pour résumer l’effet Dunning-Kruger, on pourrait dire que « moins une personne connaît un domaine, plus elle est susceptible de se surestimer dans ce même domaine. » Ce biais cognitif s’explique assez simplement : si vous en savez peu sur un sujet : dans l’ignorance, vous n’avez aucun moyen de savoir à quel point vos compétences sont au niveau ou non.

 

Ce phénomène d’excès de confiance se retrouve bien sûr dans le milieu professionnel mais aussi dans la sphère personnelle. Qui n’a jamais eu à collaborer avec un manager ou un collègue totalement incompétent mais absolument convaincu du contraire ?!

 

Il faut bien comprendre que les personnes soumises à ce biais ne mentent pas sur leurs talents et leurs capacités. Elles sont dans l’incapacité à reconnaître leurs lacunes, leurs limites et leurs erreurs, par manque de savoirs et ce, indépendamment de leur niveau d’études, du poste occupé ou de leur expérience.

 

En d’autres termes, voici les conclusions qu’on peut tirer de cette courbe :

  • la personne incompétente tend à surestimer son niveau de compétence 
  • la personne incompétente ne parvient pas à reconnaître la compétence de ceux qui la possèdent véritablement 
  • la personne incompétente ne parvient pas à se rendre compte de son degré d’incompétence 
  • si une formation de ces personnes mène à une amélioration significative de leur compétence, elles pourront alors reconnaître et accepter leurs lacunes antérieures.

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